Châlons, ville 30 : le test grandeur nature est lancé

Cela a peut-être échappé à quelques uns mais le centre ville de Châlons est désormais en zone 30, et ce, depuis le 1er septembre 2021.

Mais une zone 30, qu’est-ce que c’est ?

C’est un aménagement routier mis en place par le décret du 29 novembre 1990 qui explique qu’une zone 30 est une « section ou un ensemble de voies constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, la vitesse des véhicules est limitée à 30 km/h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l’autorité investie du pouvoir de police ». Un endroit donc où il est interdit de rouler à plus de 30 km/h et à l’intérieur duquel tous les sens uniques deviennent, de fait, des doubles sens cyclables. Sauf exception.
A Châlons, le parti pris serait de n’écarter du double sens cyclable qu’un minimum de rues qui ne sont vraiment pas adaptées. La réflexion est en cours et les décisions devraient être prises en octobre/novembre après concertation en commission circulations douces à laquelle participe Avenir 2 Roues.

Le premier avantage certain de cette décision est la meilleure lisibilité de la ville. En effet, certaines rues (Prieur de la marne) voire tronçons (rue Léon Bourgeois devant la bibliothèque) était déjà en zone 30. L’automobiliste devait donc être attentif en permanence : 30km/h, puis 50, puis 30 à nouveau. Donc, dans les faits, les zones 30 n’étaient pas respectées. Cette nouvelle réglementation plus cohérente sera désormais plus simple à respecter. Mais chacun doit y mettre du sien. « On est là aussi pour faire de la pédagogie car on est sur une phase d’expérimentation qui va durer six mois. L’objectif est de faire en sorte que chacun s’approprie au mieux ce changement », détaille Emilie Mothé, adjointe au maire en charge de la voirie. La pédagogie commence par la communication au travers des kakémonos placés à l’entrée de cette zone depuis début septembre : difficile d’affirmer qu’on n’était pas au courant !

La circulation apaisée au cœur de la ville va redonner sa place au cycliste qui se sentira plus en sécurité, avec un différentiel réduit entre vitesse des vélos et celle des voitures. Les piétons eux aussi vont y trouver leur compte : une vitesse ralentie est sécurisante et en cas d’accident les chances de survie sont 8 fois plus élevées à 30km/h qu’à 50 km/h. De plus, on peut espérer qu’avec cet abaissement de la vitesse, les cyclistes qui roulent sur les trottoirs par crainte, les quittent pour la chaussée au grand bonheur des piétons.

Les moteurs tournant moins vite, la ville va gagner en calme et tant d’apaisement réussira peut-être à convaincre certains automobilistes qui font de courts trajets d’adopter le vélo.

Dernier avantage et non des moindres, les doubles sens cyclables (DSC) seront généralisés : ce qui était l’exception devient la règle. Certaines rues resteront encore en sens unique pour les cyclistes car vraiment peu adaptées ; la réflexion se poursuit et dès que les décisions seront prises, vous en serez avertis.
Rappelons au passage les avantages des DSC. Ils permettent aux cyclistes :
• de se créer des parcours très apaisés en fonction de leurs besoins
• de n’avoir à retenir que peu de rues leur restant en sens unique
• d’avoir à disposition un lacis de rues tranquilles à utiliser pour éviter les axes principaux (qui ne seront certainement pas roulés à 30 dans l’immédiat) et pour réduire la longueur de leur trajet.
Et contrairement à ce qui se dit souvent, ils ne sont pas dangereux : les automobilistes sont avertis de ce qu’ils sont dans un DSC et les conducteurs arrivant face à face se voient parfaitement et peuvent adapter leur vitesse et leur emplacement sur la chaussée.