La crise sanitaire a modifié la pratique du vélo en ville. En lien avec les associations de cyclistes, les décideurs (nationaux comme locaux) ont proposé diverses mesures (coup de pouce vélo, « coronapistes », campagne de communication « Le vélo est mon geste barrière », etc.).
Les conséquences de la crise sanitaire ont aussi impacté les comptages qui étaient réalisés chaque année en mars, mai et septembre, que ce soit
– sur le fonds : de nouveaux comptages ont été mis en œuvre,
– sur la forme : pour la première fois ou presque, quelques comptages ont été réalisés seuls plutôt qu’à deux (notamment en mai et juin lors du déconfinement),
– dans les résultats : pour la deuxième année consécutive, les résultats font apparaître une légère augmentation du nombre de cyclistes comptés, malgré le développement massif du télétravail et l’arrêt total/partiel des enseignements scolaires, mesures qui ont inévitablement impacté le nombre de déplacements à vélo (on l’a par exemple remarqué lors du comptage Avenue De Gaulle à proximité du collège Perrot d’Ablancourt, fermé en mai).
Par chance, les dates des comptages n’ont pas été bouleversées par la crise sanitaire puisque les bénévoles ont pu compter les vélos avant et après le 1er confinement, et entre les deux confinements.
De nouveaux comptages
En échangeant avec les bénévoles qui nous font part de leurs observations tout au long de l’année, les membres du conseil d’administration ont « profité » de la situation sanitaire pour créer de nouvelles dates et lieux de comptages :
– une semaine fin juin juste avant la fin d’année scolaire
– chaque semaine pendant six mois à deux endroits.
Ces données sont d’ores et déjà utiles pour mieux comprendre l’évolution de la pratique du vélo en ville (cf. l’analyse pour 2020) et le seront aussi à long terme si on décide de reconduire ces comptages).
Bilan des comptages réalisés en 2020
Si le résultat des comptages réalisés en 2020 n’est pas aussi élevé qu’on aurait pu l’espérer au vu de nos observations quotidiennes, il faut néanmoins noter qu’il est positif (et encourageant) à trois niveaux :
– C’est le meilleur résultat depuis 2014
– Il fait suite à une augmentation régulière depuis 2018
– On compte en moyenne 7 % de cyclistes de plus qu’en 2019
En mars, la moyenne des résultats (42 cyclistes par heure) est à peine inférieure à la moyenne des années précédentes mais la meilleure depuis 2016.
En mai, la moyenne des résultats (57 cyclistes par heure) est inférieure à la moyenne des années précédentes (64 cyclistes par heure) mais proche du résultat des dernières années (55 cyclistes en 2018, 60 cyclistes en 2019).
Il est évident que la fermeture des établissements scolaires et le développement du télétravail ont joué sur le résultat des comptages de mai 2020.
En juin, des comptages exceptionnels ont été organisés pour évaluer la circulation et la comparer à nos impressions/ressentis sur le terrain.
Le résultat (61 cyclistes par heure) s’inscrit parfaitement dans les moyennes des résultats des comptages réalisés en mai 2020 (57 cyclistes) et septembre 2020 (63 cyclistes). Le télétravail avait commencé à décliner et les écoles étaient pour partie rouvertes.
En septembre, la moyenne des résultats (63 cyclistes par heure), est supérieure à 2019 (58 cyclistes) mais légèrement inférieure à la moyenne des années précédentes (66 cyclistes par heure entre 2009 et 2020).
C’est le même résultat que lors des tous premiers comptages en septembre 2009.
En utilisant les comptages réalisés en 2020, on observe que 57 cyclistes ont été en moyenne comptabilisés lors des quatre périodes de comptages 2020. Les comptages exceptionnels de juin ont contribué à la hausse du nombre moyen de cyclistes comptés sur l’année. On peut considérer que leur prise en compte « annule » le faible nombre de cyclistes comptés en mai au tout début du premier déconfinement.
Evolution de la circulation cyclable hors chaussée ou aménagement cyclable
Encourageant et étonnant, la part des cyclistes circulant hors chaussée/aménagements cyclables baisse, alors qu’il y a quelques années une augmentation du nombre de cyclistes comptés était systématiquement associée à une augmentation du nombre de cyclistes circulant hors chaussée/aménagements cyclables.
Evolution de la circulation cyclable hors chaussée ou aménagement cyclable
Encourageant et étonnant, la part des cyclistes circulant hors chaussée/aménagements cyclables baisse, alors qu’il y a quelques années une augmentation du nombre de cyclistes comptés était systématiquement associée à une augmentation du nombre de cyclistes circulant hors chaussée/aménagements cyclables.
De nouveaux comptages post confinement
Afin de compléter ces «photographies» de la circulation cyclable prises lors de ces 3 ou 4 semaines, un comptage hebdomadaire a été entrepris sur deux sites en conservant les heures des relevés habituels. Commencé lors du déconfinement du 11 mai 2020, il est prévu être poursuivi sur au moins un an.
Deux nouveaux lieux de comptages :
- la rue de Marne le samedi matin entre 10h30 et 11h, circulation vers et de retour du marché, en insistant sur les circulations sur chaussée (dont un Double Sens Cyclable) et sur trottoir.
- le rond-point François-Mitterand (ex rond-pont de la Gare) le lundi soir entre 17h15 et 17h45, circulation d’utilisateurs intermodaux (vélo + train) et de Châlonnais de retour du travail, du lycée ou de loisirs au Jard ou en ville (seul passage cyclable entre les deux rives de la Marne). Pendant la période hivernale, ce comptage a été effectué de nuit, et pour chaque 2 roues a été noté : présence ou non d’éclairage, de gilet ou marquages fluorescents, de casque.
Et suite à l’obligation pour les piétons de porter un masque dans certaines parties de la ville, comptage des porteurs de masque bien positionné bien que celui-ci ne soit pas obligatoire pour les cyclistes.
Les nombres de cyclistes varient très fortement d’une semaine à l’autre, dans des proportions qui pourraient s’expliquer de nombreuses manières : météorologie, nouvelles activités au Jard, confinement/déconfinement, changement des horaires des trains, couvre-feu…
Si les effectifs de cyclistes varient, certaines de leurs habitudes restent constantes :
- rue de Marne : environ 40 % de cyclistes sur trottoir avec des pointes à 80 % quand il fait très mauvais, 80 % des utilisateurs de 2 roues sont masqués depuis que c’est obligatoire pour les piétons. Beaucoup plus se dirigent vers l’Hôtel-de-Ville que de retour sur DSC ou trottoirs, question d’horaire ? ou plutôt retours par St-Dominique ou par Cordeliers-Récamier-Viala qui semblent plus sécures.
- rond-point de la Gare : situé en zone non obligatoire pour les piétons, le port du masque a été plus lent à s’établir, début janvier environ 66 % des 2 roues sont masqués, et depuis le changement d’heure le comptage est devenu de nuit, le % de 2 roues (cyclistes + EDPM) éclairés est passé de 20 % début novembre à environ 50 % début janvier, et pour les autres équipements de sécurité : 20 % sont porteurs de gilet ou de dispositifs réfléchissants, 12 % de casque. Comme les porteurs de gilet ou de casque sont également sur des cycles munis d’éclairage, cela fait qu’un 2 roues sur deux est sans éclairage, aussi visible qu’une ombre !